Histoires à dormir debout

J'ai le sommeil agité ces temps-ci. Cela ne me ressemble pas vraiment. Mes rêves ont tendance à être profondément barrés, quand rêves il y a. En général je ne dors pas assez pour m'en souvenir, alors pour ce qui est de mal dormir… Mais forcément, quand on s'offre des nuits de 14h (aaaah que c'est bon, ça devrait être illégal de dormir aussi longtemps en toute impunité), déjà on s'en rappelle, et puis il y a une justice, on finit par mal dormir. Deux cauchemars en trois nuits, j'aime pas.

Surtout celui qui n'en est pas vraiment un, mais plus un rêve transparent, qui porte la moitié de mes angoisses en filigrane, histoire de me rappeler qu'en plus de ce qui me chiffonne en temps normal, il y a ces choses tellement ridicules que je tente de me les cacher de toute la force de mes petites nageoires de poisson. Alors au matin, incapable de dormir plus, je fais l'effort de quitter le refuge de l'ami matelas, puis celui de ne pas envoyer promener les gens sur msn qui n'y sont pour rien (ou presque en fait, m'enfin).

Nutella au pot, musique pas trop malsaine, je tente de faire évaporer la nuit mais il n'y a rien à faire : je déteste le matin seule à la maison. Trop grande, trop vide. C'est comme si elle était habitée par mes peurs nocturnes, avec cette lumière qui rentre par l'est direct sur l'écran de l'ordinateur. Je l'ai réclamée ma solitude et mon isolement, mais là dans ma tête s'affiche la liste des consolateurs-trices potentiel(les) que j'aimerai quand même vachement qu'ils me prennent dans leurs bras.

Et comme décidément rien ne veut faire partir les démons, je pousse la musique à fond, un Chal ha Dichal à faire trembler les vitres, et tourne, tourne, tourne sur mes binious et bombardes adorés. Ce soir l'exorcisme sera complété, je danserai à m'en décrocher le bassin sur des morceaux que je n'aime pas, pour le besoin de bouger au milieu des gens jusqu'à ce que la tête m'en tourne. Je déteste l'ambiance des boites de nuit. Boites à viande où je ne suis pas, mais alors pas du tout dans le trip des gens. Si une quelconque raison pouvait me laisser craindre d'y retourner, je me fabriquerais un t-shirt à la Gwenn, avec écrit en gros : Pas toucher, par approcher. Moi sauvage, moi aimer danser seule.

Ecrire, aussi, vite et sans se demander si c'est bien ou pas - transformer, rationaliser*, juste pour dédramatiser, enfin, dépassionner le message du rêve. J'avais oublié combien écrire comme cela, pour ce genre de raisons, était agréable. Si j'ai le courage, je poste ça demain, sinon tant pis, au fond cela n'intéresse que moi ^^. Et si seulement je pouvais reprendre la plume, si seulement ce n'était pas qu'un pressentiment, qu'elle est revenue ...



*oh qu'il est moche ce mot tout droit sorti de mes cours d'éco de l'an dernier....