31 mai 2005

Partiel épisode 1 : sciences du langage

OOOOOoooooooh quelle surprise, mon voeu de ne me réveiller que dans une semaine n'a pas été exhaucé...
Alors reprenons : je n'ai pas mis réellement les pieds dans ce cours du semestre (virtuellement absente que j'étais à faire autre chose),
les polycopiés du prof que j'ai avalés hier c'est soixante pages de jeux de mots avec des morceaux de cours entre les dents,
j'ai eu 8 au premier semestre alors que j'avais été plus attentive et que c'était un tantinet plus simple,
je me suis levée avant 7h donc mon cerveau fait de la résistance (d'autant que je me suis comme il se doit couchée à pas d'heure),
j'ai rêvé d'histoire grecque cette nuit d'où une certaine mauvaise humeur,
j'ai mes allergies qui font leur come-back et encore j'ai pas mis le nez dehors depuis trois jours,
je ne sais pas au juste où se trouve la salle d'examen - fin j'ai une idée du coin mais pas du lieu exact et ca suffit à me paniquer,
je pèle à mort des épaules à cause ce ces fichus coups de soleil,
on est MARDIIIII.
(cherchez la raison qui n'en est pas une dans les affirmations qui précèdent).
Pa-nique. J'veux pas y'alleeeeeeeeeeeeeeeeeeeeer.

(et loi de murphy aidant, si ca se trouve on est bien dans une semaine, mais ça je ne m'en rendrai compte que devant la salle, et donc je serai hors de moi de m'être levée si tôt pour rien... mais c'est une affaire entre moi et ma folie douce.... je devrais pas forcer sur le café)

28 mai 2005

Des nouvelles (solitude et panique)

WE aux Stud'. Ça faisait une éternité que je n'étais pas partie, soit chez mes parents, soit en vadrouille quelque part. Or, le WE ici, c'est mort. Jetons un œil au couloir : M. vient de partir pour l'été. T. rentre dimanche. M. et S. sont là, toujours aussi silencieux. L. est absent. C. est chez ses parents. D. en stage à Nantes. N. devrait être là mais ne donne pas signe de vie. A part moi, y'a que ma voisine d'en face qui fait du bruit… Oui, celle-là.
Elle est revenue hier, laissant un moment sa porte ouverte. La mienne l'était aussi, pour faire courant d'air avec la fenêtre du couloir, pasqu'une chaleur pareille en Bretagne ça frise le malhonnête. Rhalph a pu constater comme moi que l'odeur émanant de la petite pièce n'avait rien à envier à celle de mes chaussettes après Rammstein et deux afters alcoolisés dans des Docs peu aérées. J'ai fermé la porte et dégainé l'encens. Non, ne pensez pas que j'ai quelque chose contre elle, mais comme sa musique m'a encore réveillée ce matin (mais a-t-on idée de se lever avant midi un samedi, tssss…),… bref. Donc voilà, pas grand monde dans le couloir, pas plus dans les autres, les cours finis depuis une semaine…. Je suis seule. Le genre de solitude que j'aime bien, petite pause dans l'agitation continuelle qui a précédé et qui va suivre. Ça tombe bien, j'ai un besoin vicéral de me tourner un peu autour du nombril et de jouer les ermites.

(transition digne d'une dissert de partiels : )
Et cette absence de distractions extérieures crée l'atmosphère idéale pour un WE studieux…

Pasque mine de rien, j'ai rien branlé… Comment dire ? D'habitude je dis ça, mais j'ai au moins écouté les cours, pris le temps de lire un ou deux bouquins généralistes, pris des notes en TD. Rien de tout cela ce semestre, je m'estime heureuse d'avoir tous les cours. Quoique vu leur épaisseur, je sais pas trop si c'est une bonne chose… Si l'histoire grecque reste a peu près digeste, classée, organisée, la médiévale, euh… Disons que Joséphine (la "prof") est comme moi : "légèrement" bordélique. Alors des cours de Jojo pris en note par une Gwenn, c'est pas a proprement parler exploitable.
Sans parler de toutes ces dates et définitions que je ne connais pas. J'en ai pas l'air là, mais je panique très fort. Le partiel de grecque est le premier juin, celui de médiévale le 3 (et celui de sciences du langage le 31 mai, mais lui il me fait pas peur, je suis sûre et certaine de me surpasser dans la médiocrité et le je-m'en-foutisme. Je parlerai petet de cuisine au prof, il avait l'air de bien aimer ça… ça et parler de la crise d'ado).
Donc, hier c'était : classement des cours (tentative de), et déchirage en petits, tous petits bouts des cours d'anglais. Jouissance sadique de voir réduits en miettes ces scrogneugneu d'heures du lundi après-midi passées à attendre que le cours se passe en priant pour ne pas se faire virer pour cause de chahut avec D. ou C. ou les deux.

Et puis bon, il y a aussi : ces putain de bordel de merde de saloperie de fils de pute de coups de soleil. J'en ai jamais, et pour cause, je ne me mets jamais au soleil. J'ai l'impression d'être brûlée au troisième degré, ma peau on dirait du pur croco et la Biafine, ça pue (et c'est celle de la voisine). Et ils passent pas. Gnagnagna (et là où ils sont passés, je suis bronzée, oh malheur).
Et aussi : ces putain de bordel de merde de saloperies de connasses d'enculées d'allergies. Ça devient très pénible tout ça. Ptet que l'an prochain, je mettrai au placard ma phobie des piqûres pour me faire injecter ce truc dont m'a parlé Elluin et qui visiblement marche (pas comme ce pseudo cacheton ridicule). J'ai rien contre le nez qui coule continuellement alors qu'il fait 25°C dehors, ce qui me gêne plus c'est de manquer me décoller un poumon à chaque crise d'éternuements (entre 5 et 12 d'affilée, et pas des atchoum de lopette, j'vous assure). Et puis le regard langoureusement vide du lapin myxomatosé, ça va cinq minutes…

Bon, c'est bon, j'ai fini de me plaindre, manant j'ai plus d'excuse… Sinéad en fond sonore, msn coupé, pis tiens l'écran aussi tant qu'à faire… priez pour moi et voyez le prodige : je me mets à bosser ^^ !



[on aura tout vu....]

13 mai 2005

La chute

Où je mérite mon surnom de Padek.

Aujourd'hui, partiel (pardon "contrôle continu" : c'est le nom qu'il donnent pour justifier le fait que cela se passe pendant les heures de cours et pour ne pas fournir de copies - j'aime autant, sur les miennes y'a des lignes, bref) de religion.
Amphi blindé, copies distribuées. Ouééééé : polythéisme grec ! La plus intéressante des trois ^^. Je me lance, je finis dix plombes en avance (on ne se refait pas).
Après, je prends les excuses que je veux, mais j'aime pas avoir à faire lever cinq personnes pour sortir de la rangée, me contorsionner pour passer entre table et gens : donc, je marche sur la table. C'est plus simple, les gens ont qu'à pousser leurs copies (et leurs doigts).
Certes, y'a plus discret, comme sortie.
Surtout quand on s'est appellée Padek dans un passé lointain et pas si révolu que cela.
Surtout quand on est une fille pas adaptée aux talons mais qu'on en porte pour résoudre son complexe d'infériorité.
Surtout quand l'amphi est blindé d'étudiants qui ont forcément un point de vue imprenable sur les premiers rangs. Où j'étais.
Bref.
Gwenn prend un peu d'élan, se laisse descendre, se cogne violement la cuisse contre le coin de la table, finit à genoux sous les rires de ses congénères.

Autant vous dire que ma dignité me fait la gueule. Ca m'apprendra à faire ma maline ^_^.


[record de témoins à une chute ridicule : battu explosé]

12 mai 2005

The Mystic's Dream

Au détour d'un fichier, un truc téléchargé il y a quelques temps m'est revenu. Surprise, comment ai-je pu rater ce morceau ? Je scotche dessus pour mes révisions, autant dire que depuis deux soirs, Loreena McKennit rythme mon calvaire.

A clouded dream on an earthly night
Hangs upon the crescent moon
A voiceless song in an ageless light
Sings at the coming dawn
Birds in flight are calling there
Where the heart moves the stones
It's there that my heart is longing
All for the love of you

A painting hangs on an ivy wall
Nestled in the emerald moss
The eyes declare a truce of trust
Then it draws me far away
Where deep in the desert twilight
Sand melts in pools of the sky
Darkness lays her crimson cloak
Your lamps will call me home

And so it's there my homage's due
Clutched by the still of the night
Now I feel you move
And every breath is full
So it's there my homage's due
Clutched by the still of the night
Even the distance feels so near
All for the love of you



Et parce que cela m'évoque bien Brocéliande, qui était belle, mais belle ! aujourd'hui, je vous épargne le récit de nos périgrinations...

11 mai 2005

Même-pas-peur !

Je viens de me rendre compte de quelque chose de génial. Si-si. Fantastique.

Vendredi, partiel de "art et religion", au demeurant plus religieux qu'artistique…
Samedi, Samedi Saint : cinq heures de médiévale. Dont une de consacrée au test de TD. J'ai peur pour deux raisons : parce que la prof est capable de tout, qu'elle est aussi bordélique que moi, et parce que j'ai pas mis le nez dans la médiévale depuis mon exposé.
Lundi, partiel d'anglais. Là je pourrais me tourner les pouces en pensant ouééé c'est bon avec mon niveau j'assure facile la moyenne. Ouais : il interroge sur les textes vus ce semestre. Sadique. Je suis grillée.
Cri de circonstance : "AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH(rg) !!!!"

J'ai commencé à bosser la religion, mais avec ce soleil j'ai pas la tête à ce que je fais. Et puis sur un coup de tête, c'est Brocéliande demain avec Rhalph, histoire de faire plaisir à mes poumons qui se remettent de leur bronchite croisée rhinopharyngite avec un peu d'allergies dessus. Ils ne demandent qu'à me voir sur un vélo affronter les pentes de Paimpont ^^.
Ce semestre sera de toute façon moins bon que le précédent - profs intéressants mais pas du point de vue scolaire, cours hachés, soleil, soleil, et vie hors-fac légèrement trop décadente pour être honnête. Pas le moindre regret donc, mon égo se remettra bien de l'absence de mention mais euh… j'aimerais bien quand même. Dites, c'est pas possible de l'avoir juste pour me faire plaisir (et sans bosser, bien entendu) ?
Soit, soit.

Et puis quelques ennuis bancaires à cause de ma façon très … malgwennienne de gérer les thunes. Qu'importe, demain je verrai le tombeau de Merlin, la fontaine de Jouvence et ma boutique préférée dont je ramènerai une fée quand même pasque c'est comme ça. Avec l'été qui s'annonce, les partiels qui approchent, j'aime autant lâcher un peu la raison, pas trop réfléchir - me projeter dans le temps me terrorise.

Mais un peu quand même ne ferait pas de mal. Genre, je dois me lever à 6h20, donc je me couche tôt.


[raté ^^]

9 mai 2005

D'où je viens

Je ne sais pas trop si, de nos jours, l'identité peut se fonder sur la terre. Faut-il "être" de quelque part ? J'ai l'impression d'être de n'importe où.
Je suis née à Bordeaux, j'ai grandi dans un petit lotissement d'une petite ville voisine. Je suis une enfant des petits bourgs, de la campagne. Mini sociétés où tout le monde se connaît, où je ne connais presque personne : je suis de ces lieux mais je ne les recherche pas pour autre chose que leur tranquillité.
Je suis de nulle part parce que j'ai suivi mes parents dans leurs déménagements, et que les nouveaux arrivants, ce sont toujours des étrangers. D'avance rebelle à l'adaptation, moi je ne connaissais personne, je ne voulais pas. On s'est moqué de mon accent du sud, qui a fini par s'effacer. Moi qui n'aime pas la chaleur, dont la peau rougit au soleil, que me reste-il de la terre de ma première décennie ? J'ai ressuscité un peu de mon ancien parler : je ne dis pas "gauche", "fantôme", "côte", ou "ta gueule" exactement comme il faudrait. Exprès, parce que.

C'est de famille, c'est géographique aussi, il y a les vignes. A présent que j'ai l'âge et peut être un meilleur palais, j'apprends à goûter le vin et à l'aimer. C'est à peu près tout : j'étais jeune en partant, et ce sont plus mes amis d'alors, ma forêt, ma maison et les plages aux rouleaux immenses que j'ai quitté, que la terre d'Aquitaine. Ah… j'aime Aliénor, aussi ^^.

La Bretagne m'a montré ses binious, son autre mer, plus froide, plus hostile mais plus nécessaire, ses toits d'ardoise, ses pierres levées ou couchées, ses tempêtes d'hiver, sa langue. Cela s'est fait presque de force, parce que je n'ai jamais, jamais demandé à y aller. Gamine butée, j'ai voulu la détester. C'est la mer qui m'a domptée. La pluie, la lumière, les crêpes, le granit, les calvaires, les légendes ont pris place en moi, tout doucement, pour ne jamais en ressortir. Cette région dont je ne voulais pas m'a faite sienne. Je ne suis pas née ici, je ne parle pas breton, ma famille n'a pas la moindre branche égarée dans les parages mais je suis bretonne : je suis de ces breizhiz a galon, bretonne de cœur.

Le cœur, c'est peut être cela : il y a un peu de la Vienne aussi, où je passais mes vacances, chez mamie. La rase campagne par excellence, dont je viens par le sang, par l'enfance, mais où je ne me suis jamais fondue totalement.
Le cœur, sans doute, puisque j'ai pu aimer l'Anjou, alors que, quand même, l'Anjou… La douceur angevine ne m'est apparue qu'en grattant bien. Et le vin y est bon. Et c'est un coin où j'ai aimé, beaucoup aimé - et grandi aussi. J'ai fini par accepter d'en être un peu, juste en quittant l'endroit. Pas de ma faute, si j'en ai malgré tout emporté des bouts dans mon sac…

Rennes voit, pour l'heure, la fin de mes marques. Lubie ? J'ai décidé en terminale que cela serait Rennes où rien d'autre l'année suivante. Je n'ai pas attendu d'être prise, cette fois-ci : comme pour conjurer le sort, je me suis offerte, volontairement ensorcelée, liée d'office aux rues pavées, aux colombages, aux cafés et à tout ce qui fait ma vie de tous les jours. Mais Rennes n'est pas la Bretagne, juste (parait il) sa capitale : Paris n'est pas la France, non plus. C'est une ville, loin de la mer, alors qu'est ce que je peux bien lui trouver ? C'est ma Bretagne que je voulais retrouver… J'y trouve ma vie, celle dans laquelle mes parents n'existent pas, celle où j'ai l'impression d'avoir tout choisi.

Je suis alors du et du sud, et de l'ouest, fille du soleil et fille du vent, enfant des rues et des champs, fée des bois et des rivages. Je suis de toutes les sols que j'ai foulés et qui m'ont touchée en retour - de nulle part, et donc, de partout.

5 mai 2005

Photo, photo !

Alors quelques photos... pour pas exposer les 200 ratages sur 248 prises, y'a juste mes préférées, soit pour ce qu'elles évoquent, soit parce que je les considère potables.
Dans l'ordre, de en haut à gauche à en bas à droite :



toutes à Rome, sauf mention contraire ^^

- coucher de soleil dans le train Paname-Rome
- poubelle cadenassée... première bizarrerie italienne
- Rome by night 1 : le Panthéon

- Rome by night 2 : votre serviteuse qui dort sur son sac... on n'avait pas d'hôtel
- vautrage sur un banc, ciel, branche
- un des dômes de St Pierre, et des saints qui se baladent sur le toit

- coin de paradis 2 : jardin entre place du peuple et autoroute
- Londres, Camden Town 1 : menoooooooooottes !!!
-coin de paradis 1 : là où on s'est dit "j'veux pas partir d'ici"

- chemin caché-pavé dans les hauteurs de la ville
- rai de lumière dans St Pierre, "église la plus surveillée du monde"
- la fontana di Trevi, enfin, un bout...
- Londres, Camden Town 2 : corseeeeeeeeeeets !!!

4 mai 2005

Et repartir

Mes partiels s'achèvent le 10 juin.
Je rentre de voyage et je sais que ce n'est pas raisonnable, mais je repartirai immédiatement après. Sûrement avant le 10 d'ailleurs, peu probable que mes deux malheureuses épreuves soient fixées si tard… J'ai adoré les deux semaines que j'ai passées, Rennes-Saumur-Rennes-Paris-Rome-Londres. De la grande ville, des gens que j'ai appris à connaître, et être loin de tout ce qui me pèse, quand bien même j'étais avec une camarade de fac. J'avais déjà un peu voyagé, mais pas ainsi.

La fuite dans ses grandes dimensions : même si j'aime Rennes fort comme tout, j'adore être dans des lieux dont je ne sais rien, même pas la langue (aha, comme c'était drôle de ne pas être comprise des italiens… euh non, sur le coup je n'en riais pas tant que ça en fait :p), ni le goût des pâtisseries (les pâtisseries italiennes sont pas bonnes… le cappuccino par contre, rooh !), encore moins la géographie (le sens de l'orientation et moi …). Vidage total de tête, soulagement. Et le retour, finalement pas si difficile. Aller chez D. parler de voyage, encore, pour ne pas revenir trop vite…

Le projet d'après partiels fait trembler ma mère. Le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Pour se donner une idée : 700km à pattes, tout le nord de l'Espagne, en gros jusqu'en Galice.
C'est un chemin qui date du Moyen Age, pour se rendre sur le tombeau du saint du même nom… Assez pratiqué, par des gens de toute sortes. Je ne suis pas férue de randonnée (disons que je suis plutôt de l'espèce des larves apathiques, pour rester dans l'euphémisme), je ne suis pas croyante, enfin pas dans le sens qui me ferait me taper 700 bornes pour allumer un cierge en Espagne, et d'ailleurs je ne parle pas espagnol, je ne suis pas sportive, je n'ai pas le sens de l'orientation et je manque continuellement de volonté.

Mais je m'en fous, j'ai décidé de le faire. Ça m'appelle - si je ne fais pas ce pèlerinage pour des raisons religieuses, il y a d'autres choses que je recherche, peut être des réponses, peut être à m'améliorer, peut être moi-même (mais c'est d'un banal !), peut être le défi que cela représente, peut être tout ce qu'il y a à y apprendre… Ou me prouver que je peux faire ce genre de chose : obéir à une envie profonde et irraisonnée, et réussir à atteindre mon but. Beaucoup de choses ont changé cette année, à commencer simplement par la vie que je mène. Année de ma majorité, chemin initiatique peut être ? Un rite comme un autre. Cela sera toujours plus enrichissant qu'un tatouage ou qu'un piercing, comme j'avais d'abord songé (mais pour en revenir à ma mère, je suis sure qu'au fond elle préfèrerait savoir sa fille intégralement tatouée et piercée, mais bien au chaud en France, que lâchée à pieds dans ce pays lointain, inconnu et hostile qu'est l'Espagne ^^).

J'en ai parlé avec D., qui, doux euphémisme, sait mieux que moi ce qu'est voyager. J'ai récupéré quelques conseils sur des évidences qui n'auraient pas effleuré la tête de linotte que je suis, pointé quelques problèmes potentiels… Le premier étant celui du temps : trente trois jours à priori, ce qui, comptant mon rythme… lent, risquent de devenir quarante. Dans tous les cas, au 14 juillet je dois être en France (et même, fraîche et dispose pour bosser au magasin, mhm, charmante perspective…). De toute façon, c'est ce WE que je dois convaincre môman - en lui rappelant qu'elle m'a laissée partir en Italie avec deux parfaits inconnus (d'elle), que je ne parle pas non plus italien, que j'ai dormi dehors, que j'ai emmerdé le consulat mais que j'ai réussi à avoir des papiers pour repartir, que Londres et ses taximens sont hyper hostiles, surtout aux filles bourrées ivres mortes, et que non, l'Espagne c'est pas l'Amazonie, tu sais, ils ont même l'euro. Quant au paternel, je prie pour qu'il s'en foute.

Dans la catégorie des choses un tantinet plus réalisables, il y a aussi l'Ecosse avec Elluin. Et je voudrais aussi voir Stonehenge, tant que je suis de l'autre coté de la Manche, et tant qu'à faire le tour des terres celtisantes, l'Irlande (genre de reconnaissance puisque j'aimerais assez m'y exiler un semestre… des projets, des projets !).

Des projets, des projets : j'en cause, j'en cause, mais est ce que je le ferais ? Les années précédentes m'ont assez démontré qu'une sorte de malédiction perverse me pèse dessus en ce domaine. Ptet pasque je suis scorpion, ou gauchère, ou que j'écoute du rap et du métal, je sais pas. M'enfin qu'importe : si je fais semblant de ne pas voir Murphy, il ne m'attrapera pas (que je me dis).


[j'voyage dans ma tête, en attendant… ça n'éloigne pas de l'expo de vendredi, des partiels qui commencent le 13, de ma crève en -ite qui se calme un peu, de la pluie qui revient et de l'absence d'aspirateur… mais ça m'occupe]

3 mai 2005

Bureau des pleurs

J'vais très bien mais.
Je me plains si je veux.
Deux choses : j'ai la crève et mes bijoux.

J'ai chopé la crève et je sais tout à fait comment. Résultat, j'ai de la fièvre, le nez qui coule et la tête qui tourne, j'ai dormi jusqu'à 15h et je suis morte de fatigue. Naturellement, c'est la saison des allergies, ce qui n'arrange rien, d'autant que leurs cachets, là, ils sont un peu somnoler. Et je suis pas contente ! (notez la vigueur de la protestation …). J'ai un exposé pour la fin de la semaine avec C., toujours des cours, une pile de livres à lire qui ne diminue pas, je veux rentrer chez ma maman me rouler en boule dans un pashmina et me faire engloutir par mon lit. Juste retour de flamme, ça m'apprendra a faire des bêtises. Ça faisait si longtemps que mon corps ne s'était pas amusé à me faire payer les outrages que je lui fais subir… et la fatigue, mentale et physique. C'est pas le moment, c'est pas le moment… A coté de ça, j'ai pris un plaisir indécent à larver en pensant à mes camarades qui peinaient en médiévale et en anglais. Bref… j'ai rien contre le fait d'être malade, mais en hiver c'est mieux. Pis je vais manquer de mouchoirs.

Et puis en Italie j'ai perdu ma ptite fée. Un pendentif en argent comme en voit dans toutes les boutiques, une fée tenant une boule de malachite que j'avais mise moi-même, et à laquelle il manquait une aile. Elle était passée plusieurs fois chez le bijoutier, se faire un peu renforcer, changer l'anneau d'attache et fixer la boule, la chaîne avait été changée lorsqu'elle avait noirci, puis lors de l'accident quand elle s'était tordue. Je l'avais achetée à la fin de la troisième, l'année ou j'ai quitté la Bretagne. Mon bijou le plus ancien, ma compagne, ma protectrice, un chiti bout de moi. Sur le coup, je n'ai rien dit. Là, je me rends compte que cela me fout gravement les boules. C'était le seul de mes bijoux que je ne reliais à personne d'autre qu'à moi-même : mes bagues m'ont été offertes, mon autre pendentif avait une signification précise… D'ailleurs, ce tube de métal aussi s'est volatilisé. J'ai plus rien autour du cou. A la place je porte la petite montre à gousset que j'ai achetée à Londres : porter ma chaîne en argent seule, c'est trop triste. J'me sens toute démunie, idiote matérialiste que je suis. Je ne sais pas si j'ai envie de partir en quête d'un nouveau pendentif, au moins un… Quel sens aurait-il ? Il faudra du temps pour lui offrir une valeur, quand bien même, … me complique bien la vie pour un morceau d'argent, hun ? J'irai sûrement faire un tour au Comptoir Celtique si j'en ai la force histoire de me dire qu'au moins j'aurais cherché, mais dans l'absolu j'aimerais l'acheter à Brocéliande (on est bien d'accord, toutes les boutiques celtisantes proposent les même pièges à touristes, ce n'est qu'une question de symbole).

Bien, pas le tout mais mes cours de sciences de langage et un passionnant livre sur la culture matérielle se disputent mon attention, et manant que j'ai fini mon râlage en règle ….